Remèdes de l’ensorcellement
Il existe deux catégories de procédés permettant d’obtenir de Dieu la guérison de l’ensorcellement :
A. Procédés préventifs
1 – Accomplir toutes les obligations religieuses, s’écarter de tous les interdits et se repentir de tous les péchés.
2 – Réciter fréquemment et assidûment le Coran, en lui consacrant un temps déterminé chaque jour.
3 – S’immuniser par la récitation des formules d’évocation, d’invocation et de préservation légales (conformes à la Tradition du Prophète (PSL).
Parmi ces formules :
– Répéter trois fois, matin et soir : « Au nom de Dieu, dont la mention protège de tout mal se trouvant sur terre ou dans le ciel ; Il est l’Oyant, l’Omniscient. » [Tirmidhî, Abû Dâwûd et Ibn Mâja]
– Réciter le verset du Trône (Coran 2/255) après chaque prière, avant de dormir, au matin et au soir. [al-Hâkim]
– Réciter trois fois les sourates intitulées La Foi Pure (Sourate 112), L’Aube Naissante (Sourate 113) et Les Hommes (Sourate 114), au matin, au soir et avant de dormir.
– Répéter cent fois : « Il n’y a point de divinité hormis Dieu. Lui Seul n’a pas d’associé. À Lui la Souveraineté et la Louange ; Il est l’OmnipOtent. » [Bukhârî, Muslim]
– Prononcer assidûment les formules d’évocation que le Prophète (PSL) prononçait le matin, le soir, après les prières prescrites, avant de dormir, lorsqu’il se réveillait de son sommeil, lorsqu’il entrait chez lui ou en sortait, lorsqu’il s’installait sur une monture lorsqu’il entrait dans la mosquée ou en sortait, lorsqu’il entrait dans les toilettes ou en sortait, lorsqu’il voyait une personne souffrant d’une épreuve, etc. Il est certain que la récitation Assidue de ces formules constitue l’un des moyens qui permettent au croyant d’éviter L’ensorcellement, le mauvais œil et la possession, par la permission de Dieu (exalté soit-il). Ces formules représentent également l’un des remèdes les plus efficaces pour celui qui souffre de ces fléaux ou de maux semblables.
4 – Commencer par manger sept dattes le matin, autant que possible. Le Prophète (PSL) a dit : « Quiconque, le matin, mange sept dattes [de la catégorie dite] ‘ajwa* ne subira ce jour-là ni les méfaits du poison, ni [ceux de] la sorcellerie. » [Bukhârî, Muslim]
*Meilleures dattes de Médine, produites par des palmiers nommés lînas. Dattes de bonne qualité : grosses, juteuses et de couleur grenat.
Comme le suggère une autre version du hadîth cité, rapportée par Muslim, le mieux est que les dattes soient de Médine, de celles cultivées entre ses deux Harras. Dans cette version, le Prophète (PSL) dit : « Quiconque, le matin, mange sept dattes [produites par les palmiers se trouvant] entre les deux champs de pierres* [de Médine] ne subira ni les méfaits du poison, ni – [ceux de] la sorcellerie jusqu’au soir. » [Muslim]
*lâbatayhâ : duel de « lâba » qui signifie : champs de pierres noires. Il se peut qu’il s’agisse de lave. On les appelle également al-harratân. Les deux champs en question se trouvent l’un à l’est de Médine et l’autre à l’ouest.
Selon ‘Abd al-‘Àzîz ibn ‘Abdallâh ibn Bâz, toutes les dattes de Médine possèdent cette vertu de guérir, mentionnée dans le hadîth. Mais les autres catégories de dattes sont elles aussi susceptibles de donner le même effet, quand on en mange sept à jeun.
B. Procédés curatifs
Cette catégorie de procédés se subdivise, à son tour, en plusieurs méthodes :
Première méthode :
Extraire l’objet du sortilège, quand on le découvre, et annuler son effet par les moyens légalement licites. Cela représente le moyen le plus efficace pour guérir l’envoûté.
Deuxième méthode :
Recourir à la Ruqya légale. Ce qui suit représente certaines Ruqya qui conviennent à ce genre de cas :
a) Broyer sept feuilles vertes de lotus, verser dessus une quantité d’eau suffisante pour faire les ablutions majeures (la totalité du corps), puis réciter dessus ce qui suit :
1. « Je me réfugie auprès de Dieu contre Satan le banni.»
2. « Dieu ! Il n’y a point de divinité hormis Lui, le Vivant, le Subsistant par Lui-même ! Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. À Lui appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ? Il sait ce qui est devant et derrière eux,* alors qu’eux n’embrassent [même pas] une partie de Sa science, excepté ce qu’il veut. Son Trône s’étend aux cieux et à la terre dont la garde ne Lui coûte aucune peine ; Il est le Très Haut, l’Incommensurable. » Coran 2/255
* Il sait leur passé, leur présent et leur devenir.
3. « Nous inspirâmes à Moïse de jeter son bâton et aussitôt [fait], il happa ce qu’ils* avaient inventé. La vérité éclata alors, et vaines furent leurs manœuvres. Vaincus ils se retirèrent humiliés. Les sorciers tombèrent prosternés et dirent : “Nous croyons au Seigneur de l’univers, au Seigneur de Moïse et d’Aaron ” » Coran 7/117-122
* Il s’agit des sorciers auxquels Pharaon fît appel pour affronter le Prophète Moïse.
4. « Le Pharaon dit : “Amenez-moi tout sorcier savant !” Lorsque vinrent les sorciers, Moïse leur dit: “Jetez ce que vous avez à jeter !” Lorsqu’ils jetèrent*, Moïse [leur] dit : “Ce que vous venez d’accomplir, c’est de la sorcellerie ! Dieu la rendra vaine. Dieu ne fait jamais prospérer l’œuvre des corrupteurs. Dieu confirme la vérité par Ses paroles, fut-ce contre le gré des criminels.” » Coran 10/79-82
*Ils jetèrent bâtons et cordes.
5. « Ils dirent : “Ô Moïse, ou bien tu jettes ton bâton, ou bien c’est à nous de jeter les premiers.” Il dit : “Jetez plutôt” Et voici que leurs cordes et leurs bâtons lui parurent ramper par l’effet de leur sorcellerie. Moïse ressentit quelque peur en lui-même. Nous lui dîmes : “N’aie pas peur, c’est toi qui auras le dessus. Jette ce que tu as dans ta [main] droite ; cela engloutira ce qu’ils ont fabriqué. Ce qu’ils ont fabriqué n’est qu’une ruse de sorcier. Quoiqu’il fasse, le sorcier ne réussit point.” [C’est pourquoi] les sorciers tombèrent prosternés et dirent : “Nous croyons au Seigneur d’Aaron et de Moïse.” » Coran 20/65-70
6. Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. « Dis : « O négateurs ! Je n’adore pas ce que vous adorez, et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore. Je n’adorerai pas ce que vous adorez, et vous n’adorerez pas ce que j’adore. À vous votre religion, et à moi la mienne. » Coran 109
7. Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. « Dis : « Lui, Dieu, est Unique. Dieu, l’impénétrable. Il n’a ni engendré ni été engendré. Nul n’est égal à Lui. >> Coran 112
8. Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. « Dis : Je me réfugie auprès du Seigneur de l’aube naissante contre le mal [causé par ce] qu’Il a créé, contre le mal de l’obscurité lorsqu’elle s’épaissit, contre le mal de celles qui soufflent sur les nœuds*, et contre le mal de l’envieux lorsqu’il envie. » Coran 113
*Il s’agit des sorcières.
9. Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. « Dis : Je me réfugie auprès du Seigneur des hommes, Souverain des hommes, Dieu des hommes, contre le mal du tentateur furtif, qui insinue le mal dans les poitrines des hommes, qu’il soit [au nombre] des djinns ou des hommes. » Coran 114
Après avoir récité ce qui vient d’être mentionné sur l’eau, la personne envoûtée devra en boire à trois reprises, puis faire ses ablutions majeures avec le reste. Par la volonté de Dieu, ceci permettra d’éliminer l’effet du sortilège. Si nécessaire, on répète deux ou trois fois le procédé indiqué, jusqu’à l’élimination totale du mal. L’expérience affirme l’efficacité de ce procédé, notamment pour les personnes qui souffrent d’un envoûtement les empêchant de maintenir des relations avec leurs conjoints.
b) Réciter trois fois ou plus la sourate intitulée al-fâtiha (Le Prologue ou L’Ouverture sourate 1), le Verset du Trône, les deux derniers versets de la sourate al-baqara (La Vache, sourate 2), la sourate al-’ikhlâs (La Foi pure, sourate 112) et les deux sourates dites « Les Deux Préservatrices »* en soufflant sur les paumes des deux mains. Puis passer la main droite sur l’endroit où souffre le malade. [Muslim]
*Il s’agit des sourates al-falaq (L’Aube Naissante) et an-nâs (Les Hommes), successivement n° 113 et 114.
c) Réciter les invocations, les formules préservatrices et les Ruqya Parmi ces formules :
1. « J’implore Dieu, l’Incommensurable, le Maître du Trône sublime, de t’accorder la guérison. » (A répéter sept fois) [Tirmidhî, Abû Dâwûd]
2. Le souffrant met sa main sur l’endroit où il souffre puis répète trois fois : « Au nom de Dieu.»Ensuite, il répète sept fois: « Je me réfugie auprès de Dieu et Sa puissance contre le mal dont je souffre, et contre celui que je redoute. » [Muslim]
3. « O Dieu, Seigneur des hommes ! Élimine la douleur ! Guéris ; c’est Toi le Guérisseur et nul autre ne guérit à part Toi. Fais que la guérison que Tu accordes ne laisse aucune trace du mal. » [Bukhârî, Muslim]
4. « Je me préserve par les parfaites paroles de Dieu contre toutes sortes de démons, contre tout animal venimeux et contre tout mauvais œil funeste. » [Bukhâri]
5. « Je me préserve par les paroles parfaites de Dieu contre le mal [provenant] de ce qu’il a créé. » [Muslim]
6. « Je me préserve par les parfaites paroles de Dieu contre Son courroux, Son châtiment, le mal de Ses serviteurs et les tentations des démons ainsi que leur présence. » [Abû Dâwûd, Tirmidhî]
7. « Je me préserve par les parfaites paroles de Dieu qui ne peuvent être outrepassées ni par un pieux ni par un scélérat. Je m’en préserve contre le mal provenant de ce qu’Il a créé, le mal qui descend du ciel et le mal qui y monte, le mal de ce qu’Il a créé sur terre et le mal qui en sort. Je m’en préserve contre les épreuves de la nuit et celles du jour, et contre tout visiteur de nuit, à moins que sa visite nocturne ne soit pour mon bien. Ô Tout Miséricordieux ! » [Ahmad]
8. « Ô Dieu, Seigneur des sept cieux, de la terre et du Trône sublime ! Notre Seigneur et Seigneur de toute chose ! Celui qui fait fendre la graine et le noyau [pour faire sortir le germe] ! Révélateur de la Thora, de l’Évangile et du Coran ! Ô Dieu ! Je me réfugie auprès de Toi contre le mal de toute chose sous Ton pouvoir. Ô Dieu ! Tu es le Premier, nulle chose ne T’a précédé ; et Tu es le Dernier, nulle chose ne Te succédera. Tu es le Manifeste, nulle chose n’est aussi manifeste que Tes bienfaits ; et Tu es le Caché, nulle chose n’est aussi cachée [à l’intelligence humaine] que Ton essence. (…) » [Muslim]
9. « Au nom de Dieu. Je L’implore de te protéger contre tout ce qui te cause du mal. Que Dieu te préserve du mal [provenant] d’une âme quelconque ou du mauvais œil d’un envieux. Au nom de Dieu. Je L’implore de te protéger. » [Muslim]
10. « Au nom de Dieu. Qu’Il t’immunise contre tout mal et t’en guérisse ! [Qu’Il t’immunise] contre le mal [provenant] de tout envieux et contre toute personne ayant le mauvais œil ! » [Muslim]
11. «Au nom de Dieu. Je L’implore de te protéger contre tout ce qui te cause du mal, contre [les effets de] la jalousie de l’envieux et [du mal provenant de] toute personne ayant le mauvais œil. » [Ibn Mâja]
Troisième méthode : La hijâma
Pratiquer la hijâma* sur la partie du corps ou l’organe où l’effet de la sorcellerie est apparent, quand on parvient à le découvrir. Sinon, on se contentera des deux méthodes mentionnées. Dieu merci, elles suffiront pour obtenir la guérison.
La hijâma est une très légère saignée capillaire par ventouse. À ne pas confondre avec la saignée veineuse (ou phlébotomie) qui consiste à prélever par ponction d’une veine, une quantité de sang beaucoup plus importante. Il faudra plus de deux siècles de progrès scientifique pour mettre fin à l’usage excessif de la saignée veineuse et revenir à quelques indications plus raisonnées. De nos jours, médicalement la saignée veineuse est indiquée pour l’hémochromatose, l’œdème aigu du poumon, la polyglobulie et la porphyrie.
Quatrième méthode : Recourir aux remèdes naturels
Il existe des remèdes naturels efficaces pour obtenir la guérison. Certains de ces remèdes sont mentionnés dans le Coran et la Tradition du Prophète (PSL). Si le croyant les prend dans l’intention sincère et ferme de se conformer au Coran et à la Tradition, tout en ayant foi que ce qui est profitable n’émane que de Dieu, ils lui seront profitables, par la volonté de Dieu (exalté soit-Il).
Il existe aussi des remèdes composés de plantes ou d’autres produits dont l’usage a vérifié l’efficacité. Si ces remèdes ne sont pas à base de composants illicites, rien n’empêche légalement le croyant d’en bénéficier.
Parmi les remèdes naturels efficaces, par la permission de Dieu, il y a : le miel, la nigelle (al-habba as-sawdâ’), l’eau de Zamzam, l’eau pluviale. Dieu (exalté soit-Il) dit : « Nous avons fait descendre du ciel une eau bénie. » (Coran 50/9). Il y a aussi l’huile d’olive. Le Prophète (PSL) a dit : « Alimentez-vous de l’huile et enduisez votre corps avec, car elle provient d’un arbre beni. » [Tirmidhî, Abu Dâwûd, Ahmad]
Par ailleurs, la science, l’usage et l’expérience confirment que l’huile d’olive est la meilleure en son genre.
Parmi les autres remèdes naturel, il y a aussi les pratiques suivantes : prendre des bains, prendre soin de son hygiène et se parfumer.